C'était quoi mes crises ?

Alors, je vais vous raconter ce que pouvait être ma vie d'hyperphage.

Toutes mes journées tournaient autour de la nourriture; quand je savais que j'allais "bien" mangé; je me sentais bien voire même soulagée. C'est obsessionnel cette envie de manger. Surtout du sucré. Je faisais des plans dans ma tête pour pouvoir aller chercher de la nourriture. 
Exemple : je finis 15 min plus tôt le travail pour pouvoir aller à la boulangerie et ainsi je mangerai sur la route du retour les croissants et pains au chocolat. 
Le matin pour le petit déjeuner c'est paquet de gateaux mais tout le paquet... ensuite repas avec coca et des quantités impressionnantes ! 

Dès que j'avais 2 minutes seule à la maison; directement l'armoire à gateaux pour manger (même 1) alors que je n'avais pas faim... J'étais contente quand mon mari allait chercher les enfants à l'école comme ça j'avais 15 minutes pour manger tout et n'importe quoi.
Une ou deux fois; j'ai mangé avec les enfants le midi et je les ai ramenés à l'école et sur le retour direction la friterie (j'adore les frites !) pour un second repas.

Souvent je me posais la question : comment trouver du temps pour manger ou pour aller chercher à manger. Mon kiffe était d'aller au magasin pour m'acheter des gateaux ou autre et ensuite de m'installer dans ma voiture avec un magazine et de tout manger sur 30 minutes chrono. Tout ça vers 17h...
Le samedi soir; mon mari étant au hand; je me faisais de sacré apéro avec des paquets de chips !!! je pouvais manger pour 4 ! 
Ma fille a aujourd'hui 12 ans et c'est embêtant pour moi car elle parle donc impossible de faire des repas lourds ou autre car elle aurait répété à son père... il n'aurait pas approuvé ... une fois ça va mais tous les samedis c'est pas top ! 
Ma grande m'a sauvé finalement alors merci ma belle d'être si grande car tu m'as freiné inconsciemment ! 

Mes journées étaient influencées par mes repas. Repas salade le soir = soirée de merde pour moi. Repas genre raclette ou autre; super soirée ! Incroyable de penser autant à la nourriture et de faire tous ses plans en cachette des autres... comme une droguée !
Parfois après une grosse crise je me disais qu'il valait mieux fumer ... 

Après une crise; évidemment cette sensation de dégout et de culpabilité. Je me dégoutée vraiment... d'avoir encore craqué une fois de plus mais surtout que mon physique allait encore en prendre un coup... Bien évidemment je me déteste avec tous ces kilos moi qui était mince à l'adolescence. 

C'est difficile de mettre des mots sur ma maladie et de refléter mes crises.  Je pense que je peux résumer en disant que dès que j'étais seule à la maison ou au bureau je mangeais et que je passais mon temps à trouver un plan pour aller m'acheter ma dose. 

Le sentiment de honte était aussi très présent car je n'ai JAMAIS parlé de ça à personne... comme quoi j'aurai du mais on regarde l'avenir et non le passé !